4 avril 1968. Martin Luther King est abattu par James Earl Ray devant la chambre 306 du Lorraine Motel à Memphis.
À travers la reconstitution du meurtre se joue le destin des deux protagonistes : d’un côté, le combat porteur d’espoir de MLK pour les droits civiques des Noirs américains, de l’autre, le parcours d’un petit criminel blanc à l’identité fuyante. Sous ses multiples identités, il incarne le visage opaque de l’Amérique raciste et ségrégationniste des années 60, révélant les zones d’ombre d’une société américaine violente et défaillante.
Comme dans une enquête policière haletante, on assiste à l’autopsie des événements. La parole des comédiens passe de la voix intérieure aux faits historiques. Les cadres géométriques du décor s’ouvrent sur les chapitres de la vie du charismatique pasteur.
On se promène au cœur du récit, formidablement porté par Mathieu Létuvé à l’écriture, à la mise en scène et sur le plateau. Quant à la virtuosité du danseur Frédéric Faula, elle n’a d’égale que la puissance du gospel de Clémentine Justine, le tout sublimé par la magie des effets vidéo.