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> Espace Culturel Lucien-Prigent
Matthieu Dorval est le peintre des éléments, des étendues infinies,
des ciels et des océans, et sa palette cosmogonique se veut
l’instrument d’une perpétuelle recréation du monde. Il peint la
fin des terres, les falaises d’Irlande, les landes et les brumes de la
presqu’île de Crozon, les fractures rocheuses, le bouillonnement des
flots. Son œuvre s’apparente à une célébration du mystère originel,
dans le concert initial des forces, débarrassé de l’Histoire, de la
présence des hommes, de tout ce qui entrave et enlaidit.
C’est cette mémoire élémentaire que sonde et creuse sans fin son
travail, attentif aux variations lumineuses, à la menace des grains
et des tempêtes, à ces jalons mystérieux qui sont comme les signes
de villes oubliées ou englouties. Le temps défile comme les nuages
et les intermittences du ciel, les continents glissent et dérivent,
mais demeure ce mystère absolu, celui d’une création somptueuse,
magique et indéchiffrable qu’il ne s’agit surtout pas de représenter,
mais de capter dans un flux de couleurs et de formes, de figurer dans
sa mobilité et sa puissance. Face aux toiles, aux céramiques, aux
cartes et aux dessins maritimes de Matthieu Dorval, la contemplation
n’a rien de statique, elle est toujours vertige et mouvement, elle
enlève et elle emporte, elle plonge aussi dans une rêverie aérienne
et lestée, à la source d’où tout surgit et où le monde garde la beauté
et l’éclat d’une sorte de genèse perpétuelle.
Texte du romancier Philippe Le Guillou
s.13 mai . 18h30 : Vernissage en présence de l’artiste
d.11 juin . 11h : brunch & rencontre avec l’artiste