C’est en se promenant à travers les œuvres de Françoise Delmas que l’on comprend qu’il est vain de définir des artistes dans un courant pictural.
Beaucoup de critiques d’art ont rangé cette artiste dans le « Lyrisme » ou « Paysagisme abstrait ».
L’art lyrique est défini comme une expression personnelle des sentiments de l’artiste.
Exprimant en effet en son nom et exposant ses propres ressentis. Cependant, n’oublions pas que le lyrisme est aussi la musicalité en vue d’un idéal.
Une expression qui tend à transcender et amplifier l’émotion de son expérience personnelle au travers d’une écriture musicale.
Hermès étant le souffle de la lyre d’Apollon, tous les attributs d’expression intime ou d’apparat deviennent les outils de nombreux artistes.
Le lyrisme couvre tous les registres de l’expression subjective.
Aussi, il serait très difficile de dire que Françoise Delmas exprime « son moi intime » ou si elle désire tout simplement peindre la matière, la couleur, ou la lumière…
Elle exhale dans ses gestes des bribes de lyrisme mais dans ses œuvres le résultat est tout autre.
Son tutoiement avec la toile est d’ordre d’écriture, ponctuée d’apostrophes colorées, parfois d’exclamation sombre.
Mais le grand mystère de Françoise Delmas demeure dans l’intemporalité.
Exprimer ce qui est laid, ou exposer ce qui nous déplaît est toujours un grand débat, surtout aujourd’hui !
À l’heure des fakes-news, des scandales enchaînés, et des intox du web, exprimer ou décrire les informations sans photo, sans mot, et sans caricature relève du miracle !
Pourquoi ?
Tout simplement parce que nous n’avons plus le temps de lire à travers les lignes les couleurs et les nuances.
Parce que nous avons besoin d’aller vite en besogne de décrypter en moins d’une seconde le thème ou le sujet abordé, avant que la censure ne tombe ou que d’autres ne le récupère.
C’est alors qu’apparaît le travail surprenant de Françoise, cette artiste aux multiples cordes graphiques.
D’une image, d’une info, d’un article ou d’un contexte, elle exprime tout en nuances et vérité sa lecture du sujet.
Comme « l’affaire des bébés congelés » une affaire criminelle très sensible et pourtant si fortement dénoncé dans la toile de Françoise Delmas que nous avons exposée en 2019.
Pour cette nouvelle exposition « Forêts citadelles » l’artiste s’emploie à dénoncer le silence de la nature celui qui disparaît peu à peu pour ne laisser place qu’aux rugissements de la mécanique automobile ou le clapotis des ustensiles informatique.
Tout comme l’œuvre sur les effets négatifs des pesticides : « Silent spring » de Rachel Carson, Françoise Delmas provoque une prise de conscience sur la désertification de la nature au profit du ciment et du béton.
A la Galerie les œuvres exposées sont l’illustration ou plutôt le chant coloré, d’un souvenir à ne pas altérer.
La première partie de l’exposition traduit cette volonté par la couleur et la force de la matière.
Chaque toile reprend une fenêtre ouverte de notre mémoire, ces moments vierges de toute pollution anthropique.
L’artiste aborde le beau pour dénoncer plus loin, sous la voute de la galerie, toute la partie du laid ou de ce qui déplait.
D’une manière plus sombre et pourtant si touchantes ses forêt de béton poussent au travers des briques de la galerie.
Pour venir découvrir cette exposition, n’hésitez pas à passer par l’impasse de la Trésorerie au 3, Place du Salin à Toulouse.
Vous aurez la chance de pouvoir prendre le temps, et de vivre un moment inoubliable.
Exposition de Françoise Delmas
du 12/03/2020 au 02/05/2020
du Jeudi au Samedi de 15h à 19h30
Vernissage le Jeudi 12 Mars en présence de l’artiste