Sous le ciel gris de Paris, au cœur de la Halle Saint-Pierre, un jardin singulier s’épanouit cet hiver. Du 15 janvier au 16 mars 2025, la photographe et artiste Olga Caldas nous invite à parcourir "Le Jardin aux sentiers qui bifurquent", une exposition à la croisée des chemins entre nature et introspection. « C’est à une déambulation onirique que nous convie l’exposition ; à une promenade dans un jardin aux sentiers qui bifurquent, propice aux rencontres insolites, aux rêveries. Portés par le vent de l’imaginaire, de l’enchantement, de la réminiscence, au gré des chemins, nous nous accordons avec les présences végétales, florales, et les corps de chair, les corps de pierre, qui semblent prendre vie sur notre passage. »
Olga Caldas, enfant du Portugal, a tissé son art dans l’effervescence créative parisienne, s’abreuvant de rencontres avec des œuvres inclassables lors de ses années à la Halle Saint-Pierre. Ces expériences ont ouvert des portes vers des imaginaires insoupçonnés, nourrissant sa quête artistique d’hybridité et de métamorphose. À travers ses photographies argentiques et numériques, souvent en noir et blanc, Olga explore les mystères du corps humain en dialogue avec les éléments naturels, transformant son propre jardin en région parisienne en un studio à ciel ouvert.
Le Jardin aux sentiers qui bifurquent, évoquant le titre labyrinthique de Jorge Luis Borges, est une ode à l’hésitation et au choix, à ces carrefours invisibles où le visible et l’invisible se frôlent. Ses compositions, entre ombre et lumière, suggèrent un monde où chaque feuille, chaque ombre, chaque corps porte la mémoire des saisons et des histoires silencieuses. (...)
À la Halle Saint-Pierre, elle nous offre un moment suspendu, une promenade poétique où disparaître et se redécouvrir. Dans cet espace, le visiteur est invité à se perdre dans la brume des sentiers, à se laisser happer par la texture des images, à rêver un monde qui continue de respirer sans nous, mais pour nous.
« Les fleurs et leurs atours – calices et corolles, pistils et étamines, bourgeons et pétales, feuilles et épines ... -, les végétaux, serpentins architectes, les sculptures de pierre, silencieuses et énigmatiques présences, entrent en connivence avec le promeneur, et c’est un jardin des délices, soudainement, qui s’offre à nous ! Ces instances végétales vivantes habillent somptueusement de soie, de velours, de gaze, de couleurs, d’or et d’argent, les corps de pierre qui sortent de leur torpeur, s’animent, et un étonnant ballet prend ainsi forme et vie. Cette danse opère, dès lors, une métamorphose mystérieuse du visible, une efflorescence silencieuse, odorante, où les parfums, les couleurs et les sons se répondent.
Capter l’influence muette de ces correspondances ; les interactions subtiles, les permanences de l’éphémère, les mutations en de chose nouvelles des habitants du jardin, tel est mon dessein de promeneuse et d’éternelle rêveuse !" (Olga Caldas)